La maternité à l’île Maurice  

Devenir parent, peu importe le pays où l’on vit, reste un défi.
Depuis quelques semaines, je suis devenue maman pour la deuxième fois. Joséphine est venue compléter notre petite famille mauricienne.
C’est donc l’occasion parfaite pour parler maternité, specifiquement grossesse à l’île Maurice.

Je n’ai pas de point de comparaison directe avec la France, puisque mes deux grossesses ont eu lieu ici. Je peux seulement m’appuyer sur les retours de mes amies françaises.

Spoiler : les bébés des îles, c’est vraiment trop cool.

L’accompagnement pré et post-natal

L’accompagnement pendant la grossesse et après l’accouchement est, selon moi, très satisfaisant à Maurice. On y trouve de nombreux professionnels de santé qualifiés.

La principale différence avec la France, c’est que le gynécologue est aussi l’obstétricien. Il est donc essentiel de faire le bon choix, car c’est lui qui vous accompagnera tout au long de la grossesse et lors de l’accouchement.
Les gynécologues exercent en cabinet privé ou directement dans les cliniques, et sont souvent rattachés à une ou deux cliniques pour les accouchements.

Pour mes deux grossesses, j’ai été suivie par le même gynécologue en qui j’avais une totale confiance. Ça a énormément compté dans ma préparation et surtout le jour J. Il a aussi été très présent à des moments un peu critiques : un petit Covid à 8 mois lors de ma première grossesse, et un risque d’accouchement prématuré à 35 SA pour la deuxième.

Les rendez-vous gynéco sont généralement mensuels. Lors de ma première grossesse, cela nous permettait de voir notre bébé très souvent, ce qui était rassurant. Pour la deuxième, on était plus détendus et donc un peu moins rigoureux.

Les cliniques privées sont bien équipées et la majorité sont conventionnées avec la CFE ou les assurances locales.

Les analyses sanguines sont les mêmes qu’en France, rien de très différent à ce niveau-là.

Il n’y a pas de risques spécifiques à être enceinte a l’Ile Maurice si ce n’est de faire attention aux moustiques pour éviter la Dengue et le Chikungunya. 

Pour la préparation à l’accouchement, il est possible de faire appel à des sages-femmes libérales (il y en a quelques-unes sur l’île), mais aussi à des doulas. Elles sont également très présentes en post-partum, notamment pour accompagner l’allaitement.
Des physiothérapeutes et ostéopathes spécialisés en périnatalité proposent aussi des suivis avant et après la naissance.

La grossesse selon les saisons

L’expérience de la grossesse et du post-partum dépend énormément de la saison.
Mon fils est un bébé d’été, et ma fille une petite d’hiver austral.

Pour mon fils, la chaleur ne m’a pas trop pesée en fin de grossesse, car je pouvais me baigner régulièrement. Il est né entre deux cyclones, avec un taux d’humidité au maximum. Par contre, j’ai vraiment souffert de la chaleur pendant la nuit de travail et après sa naissance — pas facile d’avoir un nouveau-né collé à soi quand le taux d'humidité est de 90%…

Ma fille, elle, est née en plein hiver austral, et j’ai adoré pouvoir me cocooner avec elle. L’allaitement était aussi beaucoup plus confortable dans une ambiance plus fraîche.

Les congés parentaux

Depuis 2024, les congés parentaux à Maurice ont évolué :

  • Les mamans ont désormais droit à 4 mois de congé (au lieu de 3),

  • Les papas ont 1 mois (au lieu de 5 jours auparavant).

    Le congé maternité débute quand on le souhaite. Il n’y a pas de nombre de semaines obligatoires à prendre avant la naissance. Résultat : beaucoup de femmes travaillent jusqu’au dernier moment, sauf en cas de soucis médicaux où elles peuvent poser un conges maladie spécifique à déterminer avec l’employeur.

Pour ma part :

  • Pour mon fils, j’ai arrêté un mois avant, profitant des congés de fin d’année,

  • Pour ma fille, j’ai travaillé jusqu’à 15 jours avant l’accouchement.

Je n’ai pas encore repris le travail, mais je trouve que 4 mois, c’est un bon timing pour profiter de son bébé tout en gardant un lien avec le monde pro.

Entreprises et maternité

Les entreprises locales commencent à adapter leurs politiques autour de la maternité.
Certaines encouragent le télétravail en fin de grossesse pour limiter les déplacements.
D’autres mettent en place des retours progressifs : horaires flexibles, semaine de 4 jours avec un ajustement de salaire.

Par ailleurs, la loi prévoit 1 heure par jour pour l’allaitement.

Les modes de garde

À Maurice, il est courant de faire appel à des nounous à domicile.
Mais le système de crèches se développe de plus en plus, avec des structures qui proposent un encadrement collectif et des activités variées.

Vous pouvez retrouver toutes les offres de creche et d’ecole ici qui ont été référencé par Smartraveller.

J’ai personnellement opté pour la crèche, pour cet aspect collectif que je trouve très enrichissant.
Il est recommandé de réserver une place pendant la grossesse, mais on est loin des galères françaises pour obtenir une place.
Côté budget, il faut compter environ Rs 10,000 par mois pour une place en crèche.

En résumé, être enceinte et accoucher à l’île Maurice, c’est vivre une expérience à la fois douce et bien encadrée. Il y a encore des choses à faire évoluer, notamment côté entreprises, mais globalement, je me suis toujours sentie bien entourée.

Et puis… les bébés des îles, c’est vraiment une vibe à part entière. ☀️